Le 15 février 2024, quelque 45 résidents de Fredericton-Sud se sont réunis au Stepping Stone Seniors Centre pour écouter un groupe d’experts organisé par le bureau de circonscription du député David Coon sur le thème des inondations à Fredericton. Nombreux sont ceux qui sont venus écouter ce que la ville fait pour atténuer les effets des inondations, et nombreux sont ceux qui sont venus poser des questions et partager leurs expériences.
Le panel était composé de deux experts de la ville de Fredericton : Sean Lee, ingénieur à la ville qui se concentre sur l’intégration de la résistance au changement climatique dans le renouvellement des infrastructures municipales ; Jillian Huggins, stratège environnementale et gestionnaire de programme à la ville ; et Shabnam Jabari, professeur au département de géodésie et de génie géomatique de l’UNB, spécialisé dans la cartographie prédictive des inondations.
Sean Lee a commencé par décrire en détail les mesures prises par la ville pour atténuer les inondations. Il a indiqué qu’il existe deux types d’inondations : les inondations fluviales et les inondations dues à des pluies intenses. Les inondations fluviales sont plus familières à la ville. Sean a insisté sur le fait que nous ne pouvons pas arrêter les inondations fluviales, mais que nous pouvons créer plus de résilience et d’atténuation contre les inondations. Les inondations dues à des pluies intenses sont plus récentes et deviendront probablement plus fréquentes avec le changement climatique ; il a également noté qu’elles sont plus difficiles à prévoir.
La ville admet qu’elle ne peut pas empêcher les inondations, mais elle se concentre sur la résilience et la continuité des services. La ville utilise désormais une optique climatique pour tous ses projets. Elle adopte une vision à long terme en modernisant ses infrastructures pour s’adapter à une nouvelle réalité climatique qui verra une augmentation des précipitations et des inondations.
Jillian Hudgins a expliqué que la ville avait adopté un plan d’adaptation aux risques climatiques en 2020, qui prévoyait notamment de moderniser les infrastructures pour se préparer aux futures précipitations. Elle s’appuie également sur des mesures naturelles d’atténuation des inondations, telles que les zones humides, les plantes et les arbres, pour absorber les précipitations et se protéger de l’érosion.
L’un des défis consiste à sensibiliser et à améliorer la communication. Un outil en ligne permet de sensibiliser et d’éduquer les citoyens sur les inondations. En particulier, il évalue le risque d’inondation pour les propriétés individuelles : https://caportal.ca/cof/neighbourhood-flood-risk/map
Le Dr Jabari a décrit le travail de cartographie des inondations qu’elle et ses étudiants diplômés effectuent à l’UNB. En utilisant les dernières technologies, notamment l’IA, l’imagerie satellite, la cartographie 3D, les drones, etc., ils ont créé des cartes qui prédisent les inondations avec une précision de 90 %. Ces types de cartes prédictives sont importants pour aider les résidents, les villes, les gouvernements et les agences à se préparer correctement et efficacement aux inondations. L’un des projets de ses étudiants porte également sur des photos d’inondations provenant de la foule, qui peuvent être utilisées pour déterminer l’exactitude des cartes d’inondation.
Après les présentations du groupe d’experts, les membres du public se sont inscrits pour poser des questions ou faire des commentaires. Les participants souhaitaient savoir si la ville et les experts de l’UNB, tels que le Dr Jabari, travaillaient ensemble, et comment son travail se comparait aux prévisions d’inondation de la ville. Elle a expliqué que ses méthodes permettaient d’établir des prévisions plus fines en ce qui concerne les maisons ou les bâtiments les plus à risque, en fonction de leur conception et de leur construction particulières.
À mesure que l’intensité du changement climatique augmente, il est clair que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre comment prévoir au mieux les inondations causées par des pluies intenses et les torrents d’eau qui s’écoulent dans des rues comme Regent et Smythe et dans les rues secondaires, et comment y répondre. Il est rassurant de constater que nos universités disposent de l’expertise nécessaire pour permettre à des villes tournées vers l’avenir, comme Fredericton, de se préparer au mieux.