Aujourd’hui est une fête du Canada comme nulle autre. À la suite de la découverte de plus de 1 000 tombes d’enfants autochtones non identifiées sur les sites de seulement deux anciens pensionnats, cette fête du Canada doit être une journée de réflexion sur le Canada – sur notre passé, notre présent et notre avenir.
Un bon point de départ est de répondre à la question : D’où venons-nous? Si vous cherchez le lieu de naissance du Canada sur Google, vous découvrirez que le 24 juillet 1534, Jacques Cartier a érigé une croix à l’extrémité de la péninsule gaspésienne, revendiquant la terre pour le roi François de France et pour la chrétienté. Ce fut le début de la colonisation de ce que nous appelons aujourd’hui le Canada. Une grande croix de pierre se dresse encore aujourd’hui à cet endroit.
Cartier revendiquait en fait Gespe’gewa’gi, le septième district de la nation mi’kmaq, forte de 35 000 membres. Pour lui, et pour ceux qui l’ont suivi, cela n’avait aucune importance, car les Mi’kmaq et les autres peuples autochtones vivaient en dehors de l’ordre mondial chrétien. Dans les années 1400, le pape avait émis une série de directives connues sous le nom de Doctrine de la découverte. Les Français, et plus tard les Britanniques, s’en sont servis comme justification légale et morale pour revendiquer des territoires qui ne leur appartenaient pas, car ils n’étaient pas occupés par des chrétiens. Ce n’est pas par hasard que Cartier a planté une croix au lieu du drapeau français.
C’est cette même vision du monde qui a conduit à la création des pensionnats indiens, gérés par l’Église catholique et d’autres confessions chrétiennes, pour s’emparer de l’âme, de l’esprit, et parfois de la vie, des enfants autochtones, en tentant de les assimiler à la société canadienne pour le gouvernement. C’est pourquoi deux des appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation demandent à tous les niveaux de gouvernement de répudier explicitement des concepts tels que la doctrine de la découverte qui continue aujourd’hui à sous-tendre certaines lois et politiques canadiennes, bien que son origine remonte à 550 ans.
Notre histoire compte, et si nous voulons nous réconcilier avec les Premières Nations, nous devons connaître et assumer notre vérité. J’espère que vous prendrez le temps, en cette fête du Canada, de prendre la résolution de le faire.