Saviez-vous qu’une personne bénéficiant de l’aide sociale reçoit 537 $ par mois et que le prix moyen d’un loyer à une chambre à Fredericton est de 700 $ par mois?
Saviez-vous que, sauf quelques exceptions, si vous êtes une personne seule bénéficiant de l’aide sociale, vous ne pouvez pas partager un appartement pour partager le loyer?
Saviez-vous que les prestations d’aide sociale n’ont pas augmenté depuis presque dix ans?
La pauvreté et l’itinérance ont beaucoup attiré l’attention, l’hiver dernier, surtout quand il était évident que des personnes dormaient dehors dans un froid polaire.
Un point positif de cette attention que la pauvreté et l’itinérance ont été remise à l’avant-plan. La pauvreté est souvent cachée, surtout à Fredericton. En tant que député, ce fut apporté à mon attention alors que plusieurs électeurs et électrices m’ont demandé de l’aide. Plusieurs ne peuvent payer le loyer et l’épicerie. Plusieurs ont de la difficulté à joindre les deux bouts avec les prestations d’aide sociale… imaginez vivre avec un budget de 537 $ par mois.
Un autre point positif : la communauté s’est concertée et le refuge « Out of the Cold » a vu le jour. Plusieurs personnes ont fait connaissance avec des membres marginales de notre communauté puisque le refuge a attiré des centaines de nouveaux bénévoles.
La pauvreté étant maintenant sur le radar, le temps est venu de se pencher sur les solutions pour mettre fin à l’itinérance et éliminer la pauvreté. Je ne parle pas de solutions miracles : je veux des politiques concrètes et des lois qui s’attaquent à ces fléaux une fois pour toutes. Ce fut fait ailleurs, donc c’est possible.
Deux groupes d’étudiantes et étudiants et travail social travaillent avec moi sur ce dossier depuis le début de l’année. L’équipe du bureau de circonscription a réuni les faits et a créé une campagne pour sensibiliser la population à la dure réalité vécue par les personnes les plus pauvres de notre communauté (lien vers la vidéo). Une autre équipe a travaillé à partir du Bureau du caucus Verts à l’Assemblée législative sur des amendements à la Loi sur la sécurité du revenu familial qui changeraient des politiques nuisibles liées à l’aide sociale qui créent ce que j’appelle la pauvreté imposée par le gouvernement.
L’un des changements pressants est l’élimination de la politique empêchant les gens de partager un appartement pour réduire leur loyer. J’ai vu des vies brisées en raison de cette politique. J’ai vu des familles désespérées devant se séparer pour être éligibles à l’aide sociale. J’ai vu des gens poussés à l’itinérance en moins d’un mois après avoir été pris la main dans le sac à partager un appartement. Il faut que ça arrête maintenant.
Un autre changement important à apporter est l’augmentation des prestations d’aide sociale. Presque dix années se sont écoulées depuis la dernière hausse. En dix ans, le coût du loyer et de l’épicerie ont augmenté et 537 $ par mois permet d’acheter beaucoup moins de choses aujourd’hui qu’en 2010.
Enfin, nous devons changer notre regard sur la pauvreté. Au Canada, où il y a suffisamment de richesses pour tous, ne manquer de rien devrait être vu comme un droit, pas un privilège. Un toit, être en sécurité, avoir de la nourriture et être en santé sont des droits humains. C’est parce que nous le reconnaissons que nous offrons des soins de santé et une éducation universelle. Mais trop de personnes n’ont pas accès à un logement sécuritaire ou à de la nourriture. Plutôt que voir l’aide sociale comme étant un “dernier recours” tel que décrit par le ministère du Développement social, nous devons l’aborder comme étant un droit à un revenu minimum.