Le temps de l’action climatique
J’ai remarqué un changement palpable dans l’air. On dirait que soudainement, la crise climatique est enfin à l’ordre du jour des citoyens, en particulier des jeunes, après 30 pénibles années d’efforts de la part des scientifiques et des environnementalistes.
Cela était évident au printemps dernier lorsque des jeunes ont participé à des rassemblements d’action pour le climat devant notre propre assemblée législative.
Lors de ces rassemblements, les jeunes ont exprimé, spontanément et avec le cœur, leurs craintes que leur avenir soit compromis et ils ont exigé que leur gouvernement agisse.
C’est l’incapacité des gouvernements successifs à nous libérer des combustibles fossiles qui a provoqué de telles inquiétudes. Le point de basculement était le rapport de l’an dernier du Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques des Nations Unies, qui déclarait que la seule réponse possible au défi du climat nécessiterait « des changements rapides, d’une portée considérable et sans précédent dans tous les aspects de la société ». Et c’est précisément dû à l’ampleur de la réponse nécessaire que nous n’avons constaté aucune action significative à ce jour.
En effet, aucun premier ministre au niveau fédéral ou provincial n’a encore eu le courage de dire que, pour garantir un avenir à nos enfants, nous devons apporter des changements rapides, d’une portée sans précédent et dans tous les aspects de la société, non plus qu’ils n’aient quelque vision que ce soit de ce que ces changements doivent inclure.
Selon le consensus scientifique, nous devons progresser dans cette voie au cours des onze prochaines années, sans quoi nos enfants seront confrontés à un avenir inhospitalier et certaines régions du monde deviendront inhabitables.
Cela signifie que nous devrons aider les familles et les régions qui dépendent de l’industrie pétrolière et gazière à faire la transition vers une nouvelle économie, dans laquelle la production et l’utilisation de combustibles fossiles joueront nécessairement un rôle de plus en plus réduit au fur et à mesure que nous passerons à une société fondée sur énergie renouvelable.
Lors de mon premier mandat, j’avais espéré que le gouvernement provincial du jour agirait après la publication de son plan d’action sur le climat, il y a trois ans. Son plan d’action s’intitulait « Transition vers une économie à faibles émissions de carbone » et s’appuyait sur les recommandations que j’ai aidé à rédiger à l’intention du Comité multipartite sur les changements climatiques. Rien ne s’est passé. Le gouvernement actuel affirme avoir adopté le même plan d’action, mais le Premier ministre Higgs a été un chef de file sans scrupule pour l’augmentation de la production de combustibles fossiles et n’a pris aucune mesure pour lutter contre le changement climatique au cours de sa première année. En fait, lui et ses collègues ont rejeté mon projet de loi visant à permettre aux municipalités d’acheter de l’énergie renouvelable à des promoteurs locaux.
Je suis enthousiasmé par le mouvement de masse des jeunes, inspiré par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, qui demande aux adultes en position de force de prendre des mesures concrètes et efficaces pour lutter contre le réchauffement de notre climat en supprimant progressivement l’utilisation du pétrole, du gaz et du charbon en faveur d’énergies propres et renouvelables.
Le Sommet des Nations Unies pour l’action face au changement climatique se déroule le 23 septembre à New York, où les dirigeants mondiaux sont invités à s’engager à atteindre des objectifs de réduction de la pollution pour empêcher la planète de se réchauffer à plus de 1,5 degré Celsius et à ne jamais atteindre 2 degrés de réchauffement. C’est la cible parisienne.
Pour coïncider avec les réunions à New York, les jeunes nous invitent tous à participer aux grèves du climat qui se tiendront les 20 et 27 septembre en sortant de nos cours, de nos lieux de travail et de nos maisons et de nous joindre à eux pour exiger une action concrète afin de garantir leur avenir habitable.
Joignez le mouvement, suivez les jeunes – pour leur bien.